Le magazine Health documente les crimes de guerre de l’Espagne dans la région du Rif au Maroc
Face à une accumulation de rapports et d'études documentant ses crimes de guerre dans le nord du Maroc, l'Espagne ne s'est toujours pas attaquée aux séquelles de son occupation de la région.
Le magazine Gilmore Health News a publié un article détaillé établissant un lien entre la propagation du cancer dans la région du Rif au Maroc et les armes chimiques utilisées par l’armée espagnole pendant la guerre du Rif au milieu des années 1920.
L’auteur, Robert Miller, a commencé son reportage par un aperçu de l’histoire de la guerre, énumérant les « plusieurs crimes de guerre commis pendant le conflit armé ».
L’article énumère de multiples crimes de guerre que l’armée espagnole a commis dans le nord du Maroc, notamment l’exécution sommaire de civils, le viol, la castration/mutilation de prisonniers de guerre marocains, le bombardement d’enfants et de femmes, et l’utilisation d’armes chimiques.
Selon le rapport, la décision irréfléchie de recourir aux armes chimiques a été motivée par la défaite militaire des Espagnols lors de la bataille d’Anoual en juillet 1921.
Le bilan humain des guerres du Rif est lourd : près de 30 000 victimes du côté marocain, 23 000 du côté espagnol, et près de 10 000 dans le camp français.
En mai de cette année, les gouvernements français et allemand ont officiellement reconnu leur responsabilité pour leur participation au « génocide » au Rwanda et en Namibie, respectivement.
Pour les observateurs, ces gestes mettent Madrid sous pression internationale pour qu’elle reconnaisse ses crimes dans la région du Rif et tente de remédier aux effets persistants qu’ils ont eus sur des générations de Marocains du Nord.
Le gouvernement espagnol a précédemment évoqué la possibilité d’accorder une compensation financière à la région. Mais les discussions sont restées limitées au Parlement espagnol au cours de la dernière décennie et n’ont pas encore été évoquées sur la scène internationale.